En 1950 Maurice Herzog fut choisi par la fédération française de montagne pour diriger l’expédition qui fera de lui un véritable héros national : le conquérant du « premier 8 000 » de l’Annapurna, comprenez le premier sommet de 8000 mètres.
Il aura fallu près de deux mois à l’expédition dirigée par Maurice Herzog pour s’approcher du site avant d’entamer la véritable ascension. Il atteignit le sommet avec le guide expérimenté Louis Lachenal, sans oxygène et carte dans un froid terrible. L’extrême volonté nécessaire à cet exploit sportif jusque là inégalé leur coûta malheureusement irrémédiablement sur leur santé. C’est en effet durant la descente que les souffrances de l’expédition atteignirent leur paroxysme. Le froid était si mordant que les doigts et les orteils des deux frères de cordée gelèrent. Le médecin n’eut pas d’autre alternative que l’amputation sans anesthésie dans le train qui les descendait du Népal. Maurice Herzog passa un an à l’hôpital où il fut soigné des multiples blessures infligées par l’aventure.
Les hommes de cette expédition ont certainement participé à redonner espoir et honneur à la nation encore traumatisée par la guerre et c’est peut-être ce qui fera de Maurice Herzog un héros de notre histoire, une légende même. Deux ouvrages relatent les exploits de cette équipe : le film « Victoire sur l’Annapurna » de Marcel Ichac et le livre « Annapurna premier 8000 » traduit en 40 langues de Maurice Herzog, dicté depuis son lit d’hôpital. Certains membres de l’équipe ont remis en cause par la suite la légitimité de l’exploit dont il endossa seul les honneurs. Nous sommes dans l’après guerre, la France avait besoin d’un héros pour lui redonner confiance et fierté, Maurice Herzog incarna ce rôle.
C’est ainsi qu’à l’époque le public retient l’image du chef brandissant son piolet vers un ciel noir, par – 40 °C avec un petit drapeau tricolore, symbole fort d’une France victorieuse en couverture du numéro 74 de Paris Match qui installa sa légende. Cette image de Herzog Cette polémique et son image très médiatiques pour l’époque auront pour effet de le faire glisser progressivement dans le monde de la politique tout en restant bien entendu très proche du milieu sportif. Il était notamment membre à vie du comité Olympique.